En France, plus de trois millions de personnes vivent en situation d’illettrisme, soit près d'une personne sur dix, âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France, selon les derniers chiffres rendus publics, début juin, par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI).
« L’illettrisme et l’analphabétisme sont des causes majeures d’exclusion et pourtant ces phénomènes restent étonnamment diffus, enfouis, insoupçonnés car les personnes ont tendance à cacher leurs difficultés par crainte d’être déconsidérées. Ces maux maintiennent dans la dépendance, contribuent à l’isolement, à la perte de confiance et d’estime de soi, et entravent les capacités d’autonomie et de développement personnel des plus pauvres (…) On n’imagine pas les trésor d’ingéniosité qu’une personne ayant des difficultés à lire et à écrire doit développer pour contourner tous les obstacles dressés par une société où la culture de l’écrit, de l’information, et de la communication prédomine ; une société qui dit vouloir s’attaquer aux causes de l’exclusion et qui pourtant ne prend pas suffisamment conscience que l’illettrisme et l’analphabétisme sont à la racine de bien des exclusion », explique Bernard Thibault, directeur de l’action en France du Secours Catholique.
Faire valoir ses droits civiques et sociaux, se loger, trouver un emploi impose d’avoir accès à l’information, de savoir lire et remplir un imprimé, d’entreprendre des démarches administratives, d’oser prendre la parole. Dans les accueils du Secours Catholique, 30 à 40 % des personnes rencontrées présentent une situation d’illettrisme ou d’analphabétisme. Au quotidien, les équipes locales du Secours Catholique entreprennent des actions en faveur de ce publics vulnérable : accompagnement scolaire, ateliers d’alphabétisation, animation ou orientation vers des ateliers de lutte contre l’illettrisme, bourses contre l’illettrisme en prison, actions d’insertion par la culture et les loisirs : ateliers d’expression par le dessin, l’écriture, le théâtre, vacances en famille, sorties culturelles, voyages de l’Espérance, groupes conviviaux. L’apprentissage n’est souvent pas l’objectif premier de ces actions collectives qui visent essentiellement à redonner confiance, à retisser du lien social et à promouvoir l’échange et l’acquisition de savoirs de base.
Chasse aux idées reçues
Un illettré ou un analphabète n’est pas forcément inculte, en raison des savoirs et savoir-faire acquis par rapport à sa culture. On ne parle pas d’illettrisme pour les enfants d’âge scolaire, mais de prévention de l’illettrisme. Un étranger originaire d’un pays non francophone n’est pas nécessairement analphabète : bien qu’ignorant notre langue, il a pu être scolarisé dans sa langue d’origine.
Illettrisme : situation d’une personne de plus de 16 ans ayant été scolarisée, sortie du système scolaire en ayant peu ou mal acquis la pratique de la lecture et de l’écriture ou l’ayant oubliée.
Analphabétisme : situation d’une personne n’ayant jamais été scolarisée ni en France, ni dans son pays d’origine, incapable de déchiffrer des lettres, d’identifier des mots et donc d’accéder au sens de l’écriture.
L'association s'attache à défendre le quotidien de ses concitoyens... En effet, l'éducation est l'élément le plus important pour permettre cette mixité sociale, mais d'autres chantiers sont importants à défendre, l'arrêt du Tram train à grand vaux par exemple.
